Nos équipes

Répartis sur 3 sites, les équipes du CIS comptaient fin 2022 près de 350 personnes.
Ensemble des collaborateurs et collaboratrices
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Nombre de personnes | Equivalent Temps Plein (EPT) |
Postes adaptés | 148 | 99.30 |
Services supports, encadrement socioprofessionnel et spécialistes métiers | 114 | 73.19 |
Stagiaires et auxiliaires | 13 | 10.8 |
Stage initial | 39 | 27.85 |
Programme d'emploi temporaires (PET) | 19 | 16.10 |
Apprentissage | 2 | 1.8 |
Travail d'intérêt général | 4 | 4 |
Civilistes | 8 | 8 |
TOTAL | 347 | 241.04 |
Répartition homme/femme
Répartition par tranches d âge
Collaborateurs et collaboratrices en poste adapté
Le CIS accompagne au quotidien près de 150 personnes en poste adapté. 65% d'entre eux présentent un handicap mental ou psychique.
Types de handicap
Répartition par unité
Témoignages
Qui mieux que nos collaborateurs et collaboratrices pour parler du CIS ?

Michel Petersen - Responsable secteur Production & Services
« Nous avons réussi le pari de la réinsertion professionnelle et sociale »
Le 1er avril 2023, Michel Petersen fêtait ses 27 ans au sein du CIS. Il avait entamé sa carrière en 1996, alors que le CIS s’appelait encore AOPH. Il est parti à la retraite en mai, en pleine forme. Retour sur son engagement de longue durée au sein de l’institution devenue entreprise sociale.
Comment êtes-vous arrivé au CIS ?
J’ai été engagé aux AOPH (Ateliers d'occupation professionnelle pour handicapés) le 1er avril 1996, comme maître socioprofessionnel non formé. À la base, je suis mécanicien. Né en Alsace, je suis arrivé en Suisse à l’âge de 15 ans et j’ai effectué mon apprentissage de mécanicien outilleur chez WAGO Contact, à Domdidier. Ensuite, j'ai poursuivi ...
« Nous avons réussi le pari de la réinsertion professionnelle et sociale »
Le 1er avril 2023, Michel Petersen fêtait ses 27 ans au sein du CIS. Il avait entamé sa carrière en 1996, alors que le CIS s’appelait encore AOPH. Il est parti à la retraite en mai, en pleine forme. Retour sur son engagement de longue durée au sein de l’institution devenue entreprise sociale.
Comment êtes-vous arrivé au CIS ?
J’ai été engagé aux AOPH (Ateliers d'occupation professionnelle pour handicapés) le 1er avril 1996, comme maître socioprofessionnel non formé. À la base, je suis mécanicien. Né en Alsace, je suis arrivé en Suisse à l’âge de 15 ans et j’ai effectué mon apprentissage de mécanicien outilleur chez WAGO Contact, à Domdidier. Ensuite, j'ai poursuivi avec un brevet fédéral d'agent d'exploitation pour sortir de la production pure.
Qu’est-ce qui vous a conduit à changer d’orientation ?
J’avais envie de faire autre chose et un voisin, assistant social, m’a aiguillé en me disant que le métier de maître socioprofessionnel était fait pour moi. Après deux ans de recherche, j’ai trouvé cet emploi aux AOPH.
Comment s’est passée votre formation ?
J’ai eu la chance de pouvoir me former dans l’institution et j’ai été gâté, car nous étions très bien soutenus. J’ai pu garder mon salaire complet et c’était important, car, à l'époque, j'étais en train de construire une maison et j'allais avoir des enfants.
J’ai suivi ma formation à l'École d'études sociales et pédagogiques de Lausanne. C'était une période charnière où l’on envisageait de faire passer la formation de maître socioprofessionnel en Haute école spécialisée. Mais, finalement, elle a été attribuée aux écoles spécialisées et je suis l’une des rares personnes à avoir terminé ma formation, en 2001, avec un diplôme HES.
Quel a été votre parcours au sein du CIS ?
Dès mon engagement, je me suis occupé d’un atelier. Après ma formation de MSP, je pouvais y mettre en valeur mes deux formations. Je combinais mes compétences en gestion d'atelier et de maître socioprofessionnel pour accompagner les personnes. Cette double casquette m’a permis d’adapter plus facilement le travail à leurs capacités.
En 2008, nous avons agrandi notre centre d'évaluation pour l’AI : CEPAI (actuellement Crescendo). Nous avons loué des locaux à Marly pour y développer une nouvelle prestation de préparation à la reprise d'une activité professionnelle. J'ai été chargé de sa mise en place. Mais après une année, je me suis rendu compte que je préférais la production. Je suis devenu responsable des ateliers de sous-traitance industrielle. J’ai encore pu évoluer récemment en intégrant le nouveau comité de direction et en devenant responsable du secteur Production & Services, au 1er janvier 2023.
Ainsi, j'ai travaillé 27 ans au CIS, sans jamais éprouver de lassitude, car il y a eu de nombreux changements, des déménagements, des constructions, des nouveaux projets, de nouvelles directions, etc.
Vous partez à la retraite à seulement 58 ans, pourquoi ?
D’abord, grâce aux conditions de départ à la retraite qui le permettent (il sourit). Bien sûr, les prestations de retraite sont réduites. Mais comme nous partons vivre en France, avec mon épouse, j’ai pu faire ce choix.
Quels souvenirs garderez-vous de votre carrière au CIS ?
D’abord celui d’une entreprise qui m'a permis d'évoluer et de suivre toutes les évolutions qu'elle a actionnées au cours des années.
Comment les résumeriez-vous ?
Je dirais qu'on est passé d'une structure d'ateliers protégés à entreprise sociale, avec tout ce que cela implique comme rigueur, comme professionnalisme, avec également la prise en compte importante de l'aspect commercial. Au début, nous recevions tellement de travail que c’était facile. Mais maintenant, il y a moins de travail et toujours autant d'entreprises sociales. La recherche de mandat est donc devenue un enjeu majeur.
Au fil de ces années, qu’est-ce qui a changé dans la vie des personnes que vous encadrez ?
Les personnes en difficulté qui travaillent dans nos murs continuent à le faire comme quand je suis arrivé. Mais il y a certainement eu une évolution, avec une augmentation des problèmes psychiques. Cela a eu pour conséquence qu’on a pu développer des travaux plus techniques, et que nous devons davantage travailler sur la motivation des personnes concernées par ces problèmes psychiques. Notre travail, de toute façon, c'est d’adapter le travail aux personnes, coûte que coûte. L’accompagnement a aussi évolué, nous sommes toujours socioprofessionnels, mais on a accentué le côté professionnel.
Le regard de la population et des entreprises sur les personnes en situation de handicap a-t-il changé ?
Il y a des aspects positifs, comme Le Voisin, notre restaurant, qui permet la rencontre entre les personnes en difficulté et la population. Nous sommes aussi intégrés dans la vie sociale et économique avec Alto Espace Santé et le Domaine de Notre-DamedelaRoute. Nous réseautons beaucoup avec les entreprises, en étant par exemple membre de la Chambre de commerce et d’industrie de Fribourg et du BNI (Business Network Internationnal).
Notre institution a donc bien évolué, mais je pense malheureusement que l’économie n’est pas encore prête à accueillir suffisamment de personnes en difficulté. Notre entreprise sociale n’en est que plus essentielle.
Il y a encore beaucoup d’information à faire. Beaucoup de personnes en situation de handicap ne savent pas qu'elles pourraient travailler dans des structures comme la nôtre, alors qu’elles éprouveraient du plaisir à le faire.
Pourquoi les entreprises n’arrivent toujours pas à intégrer ces personnes ?
Elles sont très concentrées sur les performances économiques et il n’y a pas assez d’incitations qui favorisent l’intégration. Beaucoup de « petits jobs » ont également disparu. Cela limite la réinsertion dans le premier marché du travail.
Ce n’est pas désespérant ?
Non, tout cela me rend très fier de ce que nous faisons au CIS. Nous avons réussi le pari de la réinsertion professionnelle et sociale pour les personnes qui travaillent chez nous. Elles ont un vrai travail, des contacts entre elles et avec la population, elles se voient en dehors du travail. Le CIS leur permet donc d’avoir une vraie vie sociale.
Qu’allez-vous faire de votre retraite ?
D’abord, je suis très content de partir avant d’être usé. Je pars en pleine forme, plein de projets en tête. Nous allons nous installer dans une maison que j’ai rénovée près de Montpellier et ensuite nous envisageons de voyager et de découvrir la France.
Je suis infiniment reconnaissant au CIS de me permettre, ainsi qu’à mon épouse, de concrétiser cette nouvelle vie en partant plus vite. Pour moi, c’est ça le vrai luxe, et pas d’avoir une Rolex…
Interview réalisée par Charly Veuthey

Marine Descloux - MSP Atelier animalier - Crescendo
En 2022, Marine Descloux a réalisé la mise en place de notre Atelier animalier.
Comment l’a-t-elle vécu ?
« Je vécu cette année 2022 comme un grand défi. A la fois personnel, car j’ai dû m’atteler aux travaux pratiques pour les constructions ou rénovation des différentes structures, et professionnel, car c’est la première fois qu’on me confiait la responsabilité d’ouvrir un nouvel atelier. De plus, je passais des ateliers de production à un atelier de réadaptation professionnelle. Ceci impliquait naturellement l’apprentissage d’un suivi très différent de celui que je pratiquais...
En 2022, Marine Descloux a réalisé la mise en place de notre Atelier animalier.
Comment l’a-t-elle vécu ?
« Je vécu cette année 2022 comme un grand défi. A la fois personnel, car j’ai dû m’atteler aux travaux pratiques pour les constructions ou rénovation des différentes structures, et professionnel, car c’est la première fois qu’on me confiait la responsabilité d’ouvrir un nouvel atelier. De plus, je passais des ateliers de production à un atelier de réadaptation professionnelle. Ceci impliquait naturellement l’apprentissage d’un suivi très différent de celui que je pratiquais depuis des années. Cette création d’atelier m’a permis de passer par différents corps de métier tels que maçon, serrurier, menuisier, cantonnier, agriculteur, soigneur, sanitaire, etc. Mais également sous de nombreuses casquettes : apprentie, formateur, accompagnateur, graphiste, etc.
Je l’ai aussi ressenti comme une passion parce que j’adore mon travail. On dit que l’Utopie est un idéal vers lequel tendre. Pour moi, ces défis sont de grands bonds vers cela. Je considère donc la mise en place de cet atelier comme un épanouissement professionnel qui tend vers cette utopie. Comme disait Victor Hugo, l’Utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain. J’ai la chance que mon utopie d’hier soit devenue mon travail d’aujourd’hui.
C’est également une grande richesse que de côtoyer des personnes aux parcours singuliers et venant de tous horizons.
Ainsi, cet atelier se construit en absorbant des bouts de compétences professionnelles et humaines ou de vécus de chaque stagiaire qui y passe. Chacun laissant une trace plus au moins importante par son engagement dans les constructions, les noms donnés aux animaux, les créations et rénovations des structures et son investissement. Nous avançons ensemble, chacun donne un peu de lui avec pour résultat une accumulation de plus-values. Chacun et chacune y trouvent son compte : y compris les animaux ! Merci.
L’aspect plus compliqué de cet atelier réside dans sa localisation. Il est vrai que le fait que l’atelier animalier se situe en ville facilite son accès pour les visites et le personnel. Toutefois, ne pas habiter sur le site des animaux, ajoute une part de non-maîtrise quant aux visites inopportunes ou aux urgences. En effet, malgré nos panneaux indicatifs, on doit régulièrement retirer des chips ou des baguettes de pains dans les enclos de nos ruminants. Nos chers compagnons d’atelier n’ayant pas de « boutons d’arrêt » après le timbrage, c’est une charge à prendre en compte.
Ces défis restent d’actualités car plusieurs projets émergent et fleurissent, notamment, les infrastructures pour accueillir de nouveaux compagnons : tortues, chèvres naines, dindonneaux, poussins et autant de diversifications que notre espace nous le permettra ! Mais également des projets plus artistiques comme des peintures à l’effigie de nos animaux pour égayer les façades des différents couverts. Tout est bon à prendre !
Tout ceci en gravitant dans un cadre extérieur magnifique en nature, bénéficiant d’une collaboration très agréable avec l’Atelier vert ! Nous sommes certes exposés à la réalité du terrain au travers des caprices de la météo. Toutefois, l’activité de tri de la laine effectuée en sous-traitance pour la filature d’Evologia, « laines d’ici », nous permet d’esquiver les intempéries ou conditions météorologiques plus difficiles grâce à cette activité d’intérieur.
Travailler avec les animaux est une joie tant pour les encadrants que pour les bénéficiaires. Grâce à eux, les stagiaires bénéficient d’un espace bienveillant et d’une collaboration non-jugeante pour reprendre un rythme de travail, se réapproprier un environnement professionnel en douceur, restructurer le cadre de leur journée, reprendre confiance en eux et reprendre goût aux activités professionnelles ».

Diandra Barber - Collaboratrice Restaurant Le Voisin
L’année 2022 a été synonyme de reprise pour le monde de la restauration. Comment cela a-t-il été vécu de l’intérieur ?
« J’ai été contente quand toutes les mesures COVID se sont finies. On a pu enlever les masques, on a eu du contact avec du monde, c’était mieux. Mais j’avais quand même un peu peur car le COVID n’était pas parti pour toujours. Ça a été aussi un peu difficile de retravailler à un rythme normal. Avant, il y avait moins de monde, on avait du temps pour faire tranquillement les choses. Et à la reprise, ça a été difficile parce que j’avais perdu mon rythme. Il fallait retravailler plus vite, faire toujours quelque chose. Il y avait aussi plus de collègues présents. Au début, ça me choquait presque parce que pendant le COVID, on avait un groupe de 3 personnes qui travaillaient et il a fallu se réhabituer, mais maintenant, ça va bien. J’ai aussi trouvé que depuis la fin des mesures COVID, les clients avaient changé, mais de manière positive. Avant, ils passaient à la caisse, payaient et partaient. Maintenant, ils prennent souvent le temps de discuter un peu. Ils ont besoin de contacts après être restés seuls à la maison. Globalement, je me sens bien au Voisin, je n’ai pas envie de changer. Depuis que j’ai commencé, il y a 5 ans, le travail a évolué. Avant, je n’étais qu’au service et depuis 3 ans, on peut aller de temps en temps donner un coup de main en cuisine. Ça me plaît.
Stagiaires Crescendo
En 2022, Crescendo a accueilli 153 assurés envoyés par les offices AI, qui ont effectué 347 mesures. De plus, nous avons géré l’organisation et le suivi de 148 stages en entreprise.
Nous avons accueilli un peu moins de personnes (-9.5% vs N-1) mais la tendance est de suivre plus de mesures par personne (+7.4% vs N-1).
Cette année 2022 a été marqué par d’importants changements et une adaptation à la nouvelle loi de développement continu de l’AI entrée en vigueur au 1er janvier 2022. Nous avons pu compter sur une excellente collaboration avec l’Office AI Fribourg afin de faire en sorte que cette mise en place compliquée et fastidieuse - qui touchaient tous les acteurs du système – se passe au mieux.
Malgré ces changements – dont le nom des mesures – nous pouvons tout de même faire un comparatif par rapport au nombre de prises en charge par mesure.